
Ah, vous en avez assez de la morale fade de la « véritable durabilité » (ou écoblanchiment) ? Vous souhaitez passer des bas-fonds mornes de la conduite éthique aux sommets ensoleillés et rentables de l'artifice pur et simple ? Excellent. Il semble que vous soyez prêt pour une véritable éducation à l'écoblanchiment.
Oubliez l'éthique ; c'est un passe-temps pour les personnes sans inspiration. Nous sommes des artistes, et notre toile est la crédulité du consommateur. Soyez attentif, cher Machiavel du marketing, car c'est une leçon magistrale sur les quinze secrète arts sacrés du greenwashing.
Conseil: nous vous recommandons vivement de lire la version anglaise de cet article (par opposition aux traductions automatiques), elle est beaucoup… plus verte !
Avis de non-responsabilité n°1 : Je vous prie de bien vouloir comprendre, pour le bénéfice de ceux qui ont un sens théâtral moins développé, que la masterclass précédente est un travail de pure théorie. greenwashing Art. Si l'un de ces stratagèmes finement élaborés présente une ressemblance fugace, ou même étonnamment précise, avec les déclarations publiques ou les manœuvres d'une entité réelle, vivante ou décédée, il faut l'écarter comme une coïncidence des plus regrettables et amusantes. Loin de moi l'idée que des entreprises du monde réel, malgré leur médiocrité sérieuse et laborieuse, puissent jamais posséder le panache et la force intellectuelle nécessaires pour exécuter des tromperies aussi sublimes. La réalité, semble-t-il, n'est que trop souvent une pâle et maladroite imitation d'une fiction véritablement supérieure.
Avis de non-responsabilité n° 2 : De plus, il faut insister sur le fait que les quinze principes ci-dessous, déjà exposés, ne sont pas proposés comme un manuel de malversations en entreprise, mais comme un exercice purement intellectuel pour un esprit perspicace. Par conséquent, nous abrogerons toute culpabilité morale ou juridique dans leur parfaite (!) application. Si l'exécution magistrale de ces arts sublimes par un acolyte devait conduire à des démêlés malheureux avec les machinations maladroites de la loi, cela doit être considéré comme le témoignage non pas d'une faille dans les enseignements, mais d'une lamentable déficience dans la finesse du praticien. Naviguer dans de telles querelles terrestres est, après tout, un test pratique d'aptitude, et nous déclinons toute responsabilité pour ceux qui, dans leur précipitation, trébuchent sur les vulgarités d'un litige.
Guide du gentleman pour une tromperie exquise
1. L'art de l'omission judicieuse (alias le compromis caché)

Il faut apprendre à gérer la réalité.
Ce coup de maître consiste à mettre en lumière une unique et brillante vertu écologique, tandis qu'une véritable légion de péchés environnementaux défile, commodément en coulisses. Il ne s'agit pas de mentir, mon cher, mais de… édition.
Étude de cas : Imaginez, vous vendez des essuie-tout. Vous déclarez héroïquement qu'ils sont fabriqués à partir de « 20 % de matériaux recyclés ! » La foule s'en pâme. Faut-il préciser que les 80 % restants proviennent du dernier habitat de la Paruline pleureuse mouchetée ? Grand Dieu, non ! Pourquoi encombrer leurs jolies petites têtes avec des détails aussi ennuyeux ?
Murmure de l'expert : par tous les moyens, commandez un Cycle de vie Évaluation. Mais ne la considérez pas comme un outil fastidieux d'amélioration personnelle. Voyez-la comme un menu. Un buffet glorieux de demi-vérités potentielles ! Sélectionnez l'information la plus flatteuse, aussi insignifiante soit-elle, et demandez à votre service marketing de la vanter haut et fort. Le reste du rapport constitue un excellent aliment de départ.
2. La symphonie des mots à la mode sans signification (aussi appelés langage vague)
La langue est votre jouet dans le cadre du greenwashing.
Des mots comme « écologique », « durable », « vert » et « naturel » sont merveilleusement, délicieusement dénués de sens. Ils sont l'équivalent marketing d'une poignée de main ferme et rassurante de la part d'un homme qui vous tire les poches. Ils font du bien, mais ne signifient rien.
Étude de cas : une bouteille de nettoyant WC virulent et fluo. Tapez le mot «Éco-Purification« » sur l'étiquette. Ajouter une feuille, par exemple. Purifie-t-il quoi que ce soit d'écologique ? Bien sûr que non. Ça pourrait probablement dissoudre une petite voiture. Mais… se sent plus propre, n'est-ce pas ?
Murmure de l'expert : Développez votre propre vocabulaire interne. « Durable » signifie « nous pouvons maintenir nos marges bénéficiaires ». « Écologique » signifie « l'emballage est, en théorie, recyclable s'il est déposé dans la bonne poubelle un mardi d'un mois comportant un « R ». » Soyez audacieux. Soyez vague. Soyez rentable.
3. Le nouveau certificat de l'empereur (ou manque de preuve)

Faites une affirmation. Donnez-lui un ton officiel. Et puis, coup de génie, n'apportez absolument aucune preuve. Le consommateur moderne a la capacité d'attention d'un moucheron. Il verra l'affirmation, ressentira un pincement au cœur et passera à autre chose avant que la question « Qui a dit ça ? » n'ait le temps de se former dans son esprit prosaïque.
Étude de cas : Votre chaîne hôtelière affirme avoir « réduit sa consommation d'eau de 30 % ». Un chiffre impressionnant. Est-il étayé par des données vérifiées ? Existe-t-il des rapports ? Mon cher ami, c'est un véritable cauchemar administratif. L'affirmation est essentielle. La preuve est un vulgaire supplément optionnel.
Murmure de l'expert : Si l'on vous demande des preuves, ce qui est terriblement mal vu, adressez-vous simplement à un « responsable du développement durable » inexistant ou à une page Web « en construction » depuis 2011. Le simple effort requis pour découvrir la vérité est un formidable moyen de dissuasion.
4. L'illusion pastorale (ou imagerie trompeuse)

Ne sous-estimez jamais le pouvoir d'une belle image d'arbre. Votre produit peut être un baril de boues industrielles, mais si l'emballage représente une feuille baignée de rosée, un panda souriant ou un ruisseau de montagne immaculé, le cerveau du consommateur fera le reste. Il associera vos déchets toxiques à de belles vacances.
Étude de cas : Une publicité pour un SUV monstrueux et gourmand. Le montre-t-on encombrant une rue de la ville ? Non. Il est majestueusement garé au sommet d'une montagne qu'il n'aurait jamais pu gravir sans hélicoptère, tandis qu'un pygargue à tête blanche plane gracieusement au-dessus de sa tête. Ce n'est pas une voiture, c'est une communion avec la nature.
Murmure de l'expert :your brand guidelines should mandate the use of the colour green, Pantone 347 C if you must know. Stock photography of waterfalls should be on standby at all times. The...
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Un recueil plus adapté au praticien avancé (ou lectures connexes)
La valeur d'une bibliothèque dépend de son catalogue. Se contenter de nommer ces textes fondateurs par leurs noms communs et ennuyeux serait un manque d'imagination impardonnable. Voici le programme, intitulé et annoté avec justesse pour le praticien averti.
- Un catalogue de vérités pratiques (aka Analyse du cycle de vie): Un compte rendu fastidieux mais nécessaire de ses péchés, effectué non pas pour se repentir, mais pour identifier la vertu la plus insignifiante que l'on puisse exagérer pour un effet marketing maximal. Considérez-le comme un menu dans lequel choisir votre mensonge le plus acceptable.
- Le guide de l'alchimiste pour des placages vertueux (alias Sélection de matériaux durables) : L'art de sélectionner des matériaux non pas en fonction de leur véritable valeur écologique, mais de leur potentiel narratif. Une pincée de plastique recyclé ou un éclat de bambou offrent un merveilleux vernis de vertu, malgré les colles toxiques qui maintiennent le tout.
- L'art de la diversion esthétique (aussi appelé principes d'éco-conception) : Une philosophie charmante où l'on intègre juste ce qu'il faut d'esthétique « verte » – une ligne agréablement courbée, un motif de feuille, peut-être la couleur verte – pour détourner l'attention du consommateur de la nature fondamentalement non durable du produit. C'est l'équivalent architectural d'un sourire séduisant.
- The grand illusion of immortality (aka Économie circulaire): Un fantasme utopique véritablement magnifique qu'il faut soutenir publiquement tout en s'assurant en privé que les produits sont construits avec l'intégrité structurelle d'un château de cartes. La seule chose « circulaire » devrait être le retour obligatoire du client pour acheter le modèle suivant, légèrement différent.
- Le noble art de la réduction des coûts (alias l'efficacité énergétique) : Une fastidieuse tâche de comptage de kilowatts, entreprise uniquement lorsqu'elle promet de réduire ses propres coûts d'exploitation. Heureusement, ces mesures d'économie vulgaires peuvent être transformées en un récit héroïque de « sauvetage de la planète », ce qui est un atout supplémentaire.
- Le commerce moderne des indulgences (alias Empreinte carbone Réduction): Un stratagème élaboré consistant à acheter des « compensations » auprès de sources douteuses pour « équilibrer » ses émissions. Cela permet de continuer à polluer avec enthousiasme, tout en ayant la conscience tranquille, achetée et payée.
- Une masterclass sur la dénégation plausible (alias gestion durable de la chaîne d'approvisionnement) : la pratique consistant à envoyer des questionnaires très virulents à ses fournisseurs, dont les réponses sont ensuite classées, non lues, pour prouver sa « diligence raisonnable » en cas de désagrément concernant les conditions de travail en usine.
- Plagier la nature à des fins lucratives (aussi appelé biomimétisme) : L'acte de jeter un coup d'œil à un coquillage ou à une feuille de lotus, puis de revendiquer son « inspiration » pour un nouveau gadget en plastique. Cela ajoute une touche poétique et naturaliste même aux créations les plus synthétiques.
- Le papier peint coûteux (alias Certifications et normes environnementales) : Un ensemble de logos et d'acronymes plutôt coûteux que l'on peut acheter pour apposer sur ses produits. Leur fonction première est de dissiper la pénible habitude de la pensée critique chez le consommateur moyen.
- Une étude sur l’honnêteté organisée (alias la transparence des produits) : la sélection minutieuse des informations pour créer un illusion d'honnêteté. Cela implique d'inonder le consommateur de données non pertinentes sur la consommation d'eau à la cantine du personnel, tout en gardant un silence absolu sur les effluents toxiques de la rivière.
- Transférer la faute avec style (c'est-à-dire la conception centrée sur l'utilisateur pour la durabilité) : l'art de concevoir un produit qui rend l'utilisateur sentir vertueux de l’utiliser – un bouton plus petit, un écran légèrement plus sombre – déplaçant ainsi entièrement le fardeau de la durabilité sur leurs épaules.
- Le complexe du messie dans la fabrication (aussi appelé conception régénérative) : La fiction la plus ambitieuse de toutes. L'idée qu'une entreprise commerciale puisse, d'une manière ou d'une autre, « guérir » la planète. Un concept si magnifiquement absurde qu'il ne peut être déployé qu'avec un sérieux absolu et une immense conviction.
- Réduire le gras pour un portefeuille plus gros (aussi appelés techniques de minimisation des déchets) : un assortiment de méthodologies commerciales à la mode que l'on peut utiliser pour réduire la graisse de la chaîne de production, augmentant ainsi les profits sous le prétexte pratique et noble de réduire les déchets.
- Confiture demain : la promesse de miracles futurs (aka Technologies de recyclage innovantes) : des concepts fascinants et futuristes qui sont toujours « à portée de main », offrant une excellente excuse pour continuer à produire des matériaux non recyclables dans le présent.
- L'ouvrage annuel de fiction d'entreprise (aka Sustainability Metrics and Reporting) : la production annuelle d'une œuvre de fiction brillante, de la longueur d'un livre, remplie de graphiques impressionnants et de photos d'archives sereines, qui sert à documenter le voyage imaginé vers la sainteté de l'entreprise.
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Liens externes sur
Normes internationales
- ISO 14025:2006 Étiquettes et déclarations environnementales — Déclarations environnementales de type III — Principes et procédures
- ISO 26000:2010 Lignes directrices sur la responsabilité sociétale
- ASTM D6866-20:2020 Méthode d'essai standard pour la détermination du contenu biosourcé des matériaux par analyse au radiocarbone
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